⚠️ AVERTISSEMENT : Cet article aborde des sujets sensibles comme la violence conjugale, les abus, les traumatismes et les statistiques sur les homicides. Prenez soin de vous et poursuivez votre lecture avec prudence.
La violence conjugale est un fléau silencieux qui détruit des vies à huis clos. Elle touche toutes les communautés, tous les milieux, et laisse des séquelles émotionnelles profondes. Pour de nombreuses femmes et enfants musulmans au Canada, la peur, la honte et l'isolement rendent cette situation encore plus difficile.
À la Fondation Nisa, nous croyons que le savoir libère. Mieux nous comprenons la vérité, mieux nous pouvons protéger et soutenir les victimes. Déconstruisons quelques idées reçues sur la violence conjugale et partageons les vérités qui libèrent les victimes.
On conseille souvent aux victimes de « régler ça en famille » pour préserver l’honneur ou la réputation. Mais le silence ne fait que perpétuer la violence. Aucune religion, pas même l’islam, n’autorise la violence, l’oppression ou la cruauté.
La loi canadienne protège chaque personne, sans distinction d’origine. Demander de l’aide – à la police, aux refuges ou à des services comme la Fondation Nisa – n’est pas une trahison, mais un acte de courage. Choisir la sécurité n’est jamais honteux : c’est le premier pas vers la liberté.
Si vous ou une personne de votre entourage êtes en danger ou avez besoin d'aide, n'hésitez pas à nous contacter.
La Fondation Nisa offre un soutien sécuritaire et respectueux des différences culturelles et spirituelles aux femmes et aux enfants musulmans du Canada. Faites votre demande sur nisafoundation.ca/apply — vous n’êtes pas seule et de l’aide est là.
Nombreux sont les agresseurs qui ne lèvent jamais la main, mais qui laissent de profondes cicatrices émotionnelles par d'autres formes de manipulation :
Ces formes de contrôle piègent les victimes avec autant de force que la violence physique — sans laisser de traces visibles, mais en brisant la confiance, la liberté et l'espoir.

Les agresseurs peuvent invoquer le stress, la colère, voire le comportement de leur partenaire, mais ce ne sont que des excuses, pas des raisons. Aucun acte, aucune parole, aucune erreur ne justifie jamais la violence. Comme toutes les autres religions, l'islam rejette clairement toute forme de violence ou d'oppression. Lorsqu'un agresseur instrumentalise les croyances religieuses ou culturelles pour justifier la violence, il ne s'agit pas de foi, mais de manipulation. Le Prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions soient sur lui) a dit : « Le meilleur d'entre vous est celui qui se comporte le mieux envers sa famille. » [Tirmidhi et Ibn Majah]
Au Canada, tous les six jours, une femme est tuée par son conjoint. Rien qu’en 2023, la police a recensé environ 350 victimes de violence familiale pour 100 000 Canadiens, et ce ne sont là que les cas connus. Les experts estiment que jusqu’à 70 % des cas de violence ne sont jamais signalés. Cela signifie que des milliers de femmes souffrent en silence chaque jour, derrière des portes qui ressemblent aux nôtres. (Fondation canadienne des femmes, 2023) Pour les femmes musulmanes et immigrantes, ces chiffres pourraient être encore plus élevés.
Nombre d’entre elles gardent le silence par peur : peur d’être expulsées, de perdre l’honneur de leur famille ou d’être blâmées plutôt que crues. Mais le silence ne rend pas la violence moins réelle ; il la rend simplement plus dangereuse. Plusieurs de nos clientes à la Fondation Nisa nous ont confié être restées silencieuses par peur : peur d’être jugées, rejetées ou de perdre leur statut au Canada.
Leur courage d'avoir enfin demandé de l'aide nous rappelle que les espaces sûrs et compréhensifs ne se contentent pas de changer des vies, ils les sauvent.

Nombre de femmes restent non par choix, mais par nécessité. Elles craignent de perdre leurs enfants, de se retrouver sans abri, voire d’être tuées si elles tentent de fuir. En effet, 75 % des homicides conjugaux surviennent après une séparation ou une tentative de départ. (Fondation canadienne des femmes, 2023)
À la Fondation Nisa, nous sommes témoins chaque jour d'un courage incroyable. Chaque femme qui demande de l'aide fait un pas important vers la sécurité, même lorsque cela semble impossible. Partir n'est pas un signe de faiblesse, c'est un acte de courage.
L’argent n’empêche pas la violence ; il la rend seulement plus facile à dissimuler. On voit des femmes diplômées, avec des carrières brillantes et de belles maisons, vivre dans la peur constante. Derrière des portes closes, le contrôle peut se manifester par le blocage de l’accès aux comptes bancaires, l’isolement du partenaire de ses amis ou l’utilisation de la richesse comme une arme.
Au Canada, une femme sur quatre diplômée de l’université a subi de la violence de la part de son partenaire (Statistique Canada, 2021). Cela signifie que l’éducation, le revenu et le statut social ne protègent personne, car la violence n’est pas une question de colère ou de pauvreté. C’est une question de pouvoir et de contrôle.
Elles vivent sous une pression et une peur constantes pour se protéger et protéger leurs enfants. Rester peut être une façon de survivre jusqu’à ce qu’il soit possible de partir en toute sécurité. Le courage ne se manifeste pas toujours par la fuite.
Parfois, il s’agit simplement de survivre un jour de plus. En moyenne, une survivante tente de partir sept fois avant de pouvoir partir définitivement, car partir n’est jamais simple. Chaque tentative comporte des risques et des incertitudes.
« Rester n’est pas un signe de faiblesse, c’est survivre face à la menace. »
(Harvard Kennedy School, Étude sur la violence de genre, 2022)
La plupart des agresseurs maîtrisent parfaitement leur comportement. Ils ne s’en prennent pas à leur patron ni à leurs voisins, mais seulement à leur partenaire.
Cela prouve que la violence est un choix, et non une simple « perte de sang-froid ».
La gestion de la colère ne résoudra pas le problème de la violence. En revanche, prendre ses responsabilités et modifier son comportement dominateur, si.
Même s’ils ne sont pas témoins directs des violences, ils absorbent la peur et la tension. Grandir dans un foyer violent affecte profondément leur santé émotionnelle et mentale.
Un enfant sur trois exposé à la violence domestique en subit des séquelles durables (UNICEF, 2022).
Protéger les femmes, c’est aussi protéger l’avenir des enfants.
La violence est liée à un besoin de contrôle, et non à l’intoxication. Nombreuses sont les personnes qui consomment de l’alcool ou des substances sans devenir violentes. À moins que l’auteur de la violence n’assume sa responsabilité, le traitement de la dépendance à lui seul ne suffira pas à enrayer la violence.
Ils peuvent paraître aimables, polis ou généreux en public, tout en étant dominateurs ou violents en privé. La vérité, c’est qu’un agresseur peut se trouver parmi nous – un voisin, un collègue, un ami, voire un leader communautaire – et que nous ne le saurons jamais.
Les victimes cachent souvent les violences subies par peur ou par honte. Seule une victime sur quatre en parle à quelqu’un.
(Fondation canadienne des femmes, 2023) Vous ne voyez peut-être pas les signes, mais cela ne signifie pas que ce n’est pas réel.
Après un acte de violence, les agresseurs peuvent pleurer, s’excuser ou promettre de changer, mais sans véritable responsabilisation, le schéma se répète. C’est ce qu’on appelle le cycle des violences.
Dans une relation abusive, la thérapie de couple peut être dangereuse. Elle peut donner à l’agresseur davantage de moyens de manipulation. Les victimes ont d’abord besoin de sécurité et d’un soutien individuel, et non d’une thérapie de couple, ni de contrôle ni de peur.
Les agresseurs peuvent les traquer, les harceler ou utiliser les enfants et la pression de la communauté pour maintenir leur emprise. Les violences post-séparation sont fréquentes et dangereuses ; c’est pourquoi il est essentiel d’établir un plan de sécurité, même après avoir quitté son conjoint.
Dénoncer les violences ne détruit pas une famille. C’est protéger les générations futures. Garder le silence permet aux violences de continuer et augmente la probabilité que les enfants soient victimes ou auteurs de violence plus tard dans leur vie. 60 % des enfants vivant dans des foyers violents seront témoins ou victimes de violence à l’âge adulte. (Journal of Family Psychology, 2022)
Ignorer les violences, c’est protéger l’agresseur, pas la victime. De nombreuses personnes survivantes disent que ce qui les a le plus blessées, ce n’est pas la violence elle-même, mais le fait que personne autour d’elles n’ait pris la parole ni proposé son aide. Votre voix, votre sollicitude, ou même un simple geste de soutien peuvent changer une vie. Pas besoin d’être expert pour aider. Prenez des nouvelles, écoutez, ou partagez des ressources comme la Fondation Nisa. Si vous ne savez pas par où commencer, notre Guide pour les alliés peut vous aider à reconnaître les signes avant-coureurs et à apprendre comment soutenir une personne en toute sécurité et avec compassion. Même les plus petits gestes d’attention peuvent faire une grande différence.
L’intervention des témoins augmente la sécurité des survivantes jusqu’à 50 %. (SafeLives, 2023)
Cet enseignement puissant nous rappelle que l'inaction n'est jamais une option. Être un allié – offrir son aide, écouter ou guider quelqu'un vers la sécurité – est un acte de foi, de compassion et de courage.
La Fondation Nisa se consacre à l'autonomisation et au soutien des femmes musulmanes et de leurs enfants victimes de violence. En offrant un refuge sûr, respectueux de leurs cultures et de leurs spiritualités, nous levons les obstacles liés à la langue, à la foi et à l'honneur familial qui empêchent souvent les survivantes de la communauté musulmane de demander de l'aide. Notre mission va au-delà de l'hébergement : nous proposons des services essentiels tels que le soutien psychologique post-traumatique, l'orientation vers des ressources juridiques et d'immigration, ainsi que des programmes d'autonomisation qui donnent aux femmes les compétences et la confiance nécessaires pour reconstruire leur vie en toute sécurité et dignité, affirmant ainsi que chercher refuge est un acte de force, et non de honte.
Votre soutien change des vies. Offrez une nuit en sécurité et un avenir meilleur. Faites un don sécurisé dès aujourd'hui pour aider une femme à se reconstruire et à s'épanouir.